vendredi 30 mars 2012

Chapitre 1 : Arrestation

Le 6 octobre 1941, les nazis ont défoncé ma porte à 4h00, au petit matin. Je n'ai même eu le temps de m'habiller, ils m'ont emmené dans une camionnette. Il y avait d'autres personnes aussi avec moi. Je les connaissais, elles faisaient partie du réseau de résistance que je côtoyais. En un regard, nous avions compris qu'une dénonciation nous avait réunis dans ce camion froid et humide. Nous savions que nous allions rencontrer beaucoup de violences, de tortures.

Chapitre 2 : Séquestration

La police Allemande nous ont séparés dans différentes pièces. Nous étions dans un bâtiment réquisitionnés par les SS pour les interrogatoires. Pendant plusieurs heures, je ne sais pas combien exactement, je me suis retrouvée enfermée dans une petite cellule sombre. Il n'y avait pas de fenêtre, les murs étaient sombres et froids. Le béton couvrait les murs, plafond et sol. La pièce était vide, il n'y avait ni meuble, ni toilette. Au bout de quelques temps, deux Allemands sont rentrés et m'ont posé des questions sur le réseau dont je faisais partie. Depuis deux mois environ, une de mes amies, qui s'est fait également arrêter, me donnait des tracts à distribuer la nuit. Ils m'ont bien sûr demandé de dénoncer les personnes avec qui je faisais ces distributions, mais je n'en étais pas capable, pour des raisons de sécurité.

Chapitre 3 : Déportation

Après quelques temps d'enfermement, je ne serais dire exactement car la notion des jours m'échappait dans cette cellule si lugubre, les SS m'ont emmené dans un camion en me trainant par les cheveux. Le camion était rempli d'autres personnes ; des juives. Mais elles n'étaient pas comme moi, elles n'avaient pas rejoint un groupe de résistance. Les questions des gens fusaient. Nous étions entassés dans ce petit camion sans savoir où ils nous transportaient. Nous sommes arrivés dans une gare et nous avons été mis dans un wagon à bétail. L'odeur était intenable et plus les kilomètres défilaient, plus elle s'accentuait. En effet, l'absence de toilettes, les cadavres qui s'entassaient, la chaleur humaine, ... faisaient que l'air devenait irrespirable.

Chapitre 4 : Arrivée au camp

Des SS nous ont sélectionnés en fonction de la cause de notre arrestation. Seules des femmes sont venues avec moi, elles étaient principalement résistantes, mais je ne l'ai su qu'après. Nous avons marché, encadré par des SS avec des chiens. Quelques heures plus tard, nous nous sommes arrêtés devant un grand portail. Nous avons été séparés en plusieurs petits groupes. Nous avons dû coudre sur des uniformes des symboles. Cela représentait la raison de notre présence au camp. Par exemple, moi, en tant que résistante, j'avais un triangle avec une lettre rouge. Les uniformes étaient fins, l'hiver arrivait et nous avons été privés de nos vêtements. J'ai compris, en entendant les SS parler, que nous étions le 28 octobre 1941. J'avais quelques bases en Allemand qui ont servi pour mon groupe de résistance. J'ai fait partie des femmes qui ont eu la tête rasée, seules les aryennes y ont échappé. A ce moment là, j'ai compris que les jours, semaines ou mois qui allaient suivre allaient être difficiles..

Chapitre 5 : La vie à Ravensbrück

Les jours passaient et se ressemblaient... L'impression que le ciel était toujours gris tellement la vie me semblait terne. Nous n'avions à peine de quoi manger, les rations étaient maigres et les repas toujours identiques. Un bouillon sans goût, sans légume, ni viande, deux fois par jour. Des sortes de hangars nous servaient de dortoir. Nous nous tenions chaud à trois ou quatre sur des lits en bois, ce qui au fil du temps, dessinaient des crevasses sur nos corps. Le sommeil y était difficile, ce qui se ressentait dans notre travail. En effet, notre camp était principalement un camp de travail. Nous allions travailler là où on avait besoin de nous. Nos travaux étaient divers, ils pouvaient passer de la construction au travail agricole. Moi, j'avais plus de chance, ma connaissance en langue allemande m'a permise de travailler près des SS régulièrement, je triais les affaires des nouveaux détenues pour les revendre ou les réutiliser dans le camps. J'avais de la chance, j'avais pu échapper à des conditions encore plus difficiles. Beaucoup de femmes y sont mortes de fatigue et d'épuisement. D'autres se sont faits tuer pour le plaisir des SS. Leurs plaisirs étaient bien différents des nôtres...

Chapitre 6 : Le début de la résistance dans le camp...

Les déportées s'efforcent de nuire à la production de la guerre allemande. La détérioration des machines était difficile ; la surveillance était très stricte, le délit constaté ou seulement soupçonné d'une gravité mortelle; et de plus, nous manquions de connaissances techniques pour provoquer un accident dont la réparation fût assez longue. Nous ne pouvions pas faire de gros dégâts, mais nous avons souvent appris, en observant des pannes normales, à en provoquer quelques unes mais qui étaient moindres.

La solidarité existait dans le camp entre les femmes des dix-huit nationalités de Ravensbrück : la solidarité portait sur les vêtements, les chaussures, des suppléments de nourriture à distribuer en priorité aux malades, le changement de numéros d'immatriculation pour sauver des camarades de la mort, l'aide aux membres d'une même famille pour ne pas être séparés. Occasionnellement, on réussissait à faire entrer au camp des objets interdits : un chapelet, une bible, un dictionnaire, un recueil de poèmes, une brochure clandestine...

Chapitre 7 : Un nouvel espoir

Dans le camp, entre les femmes, circule une rumeur selon laquelle les armées de l'Alliance seraient en route pour libérer les camps. Les déportées envisageaient et redoutaient une extermination générale à la veille de l'arrivée des armées alliées. À partir de 1945, l'organisation clandestine se prépara en vue d'une liquidation éventuelle du camp. On envisagea la possibilité selon laquelle les gardiens SS pourraient abandonner le camp à l'approche de l'armée soviétique et on essaya de se préparer à dominer le camp au moment décisif. Une entente internationale fut réalisée, on fit des plans d'occupation des postes les plus importants du camp dans la période intermédiaire, ce qui permettrait aussi d'assurer la sécurité et l'ordre. Je ne croyais plus en la libération ni de revoir un jour l'extérieur de cette enceinte, encore moins mes proches. Mais cette rumeur sonnait comme un espoir et me redonna le goût de la liberté...